Vous aimeriez bien savoir vraiment quelle est la différence entre un aliment du commerce et un aliment proposé par votre vétérinaire. À part l’écart de prix, l’étiquetage est souvent incompréhensible pour choisir objectivement.
Une erreur alimentaire quantitative est rapidement visible par une augmentation ou une diminution du poids. En revanche, une erreur alimentaire qualitative avec une carence en certains des 40 nutriments essentiels a des conséquences au long cours et risque de diminuer l’espérance de vie de votre compagnon.
Voici quelques clés pour mieux comprendre l’étiquetage des aliments.
Les étiquettes comprennent une face de présentation, marketing, et une face informative, obligatoire.
La face de présentation attire l’attention et communique facilement l’identité du produit : c’est un outil marketing pour vous présenter le produit et vous donner envie de l’acheter.
Mais > Les croquettes oranges ne sont pas forcément à la carotte, les croquettes en forme de poisson ne sont pas nécessairement au poisson, les croquettes « au bœuf » contiennent parfois très peu de bœuf…
La face informative indique :
- La description du produit : « Aliment complet », « Aliment complémentaire »…
- Le mode d’emploi et la « cible » : « Aliment pour chiot », « Aliment pour chatte en lactation », « Aliment pour chat stérilisé »… La quantité de nourriture requise dépend des besoins énergétiques de l’animal qui sont fonction de son gabarit, de son activité, de sa santé, du fait qu’il soit stérilisé ou non… : ce ne sont que des indications qui doivent s’adapter à chaque cas.
- Les ingrédients, indiqués dans l’ordre décroissant de leur importance pondérale. Les termes comme « viande, sous-produits animaux, légumes » renseignent le consommateur sur l’origine des matières premières tout en donnant au fabricant une certaine flexibilité dans la sélection des ingrédients dans une catégorie précise.
- L’analyse moyenne des différents nutriments : protéines brutes, matières grasses brutes, cendres brutes, cellulose brute, humidité. Il s’agit d’une analyse chimique des nutriments.
> Pour une même analyse moyenne, les matières premières peuvent être totalement différentes d’un sachet à l’autre et donc de qualité différente
Pour avoir une idée de la composition exacte de l’aliment, il faut s’intéresser à toutes ces informations.
Exemple : Un taux de protéines seul ne veut rien dire si l’on ne sait pas quelle est la protéine incorporée.
De quoi mon chien ou mon chat a besoin pour être en bonne santé ?
Les protéines
Une protéine est une chaîne d’acides aminés, à la façon d’un collier de perles. Il existe une vingtaine d’acides aminés différents dont 10 sont indispensables et doivent être présents dans l’alimentation tous les jours (Arginine, Lysine, Cystéine, Méthionine, Histidine, Leucine, Isoleucine, Valine, Phénylalanine, Tyrosine, Tryptophane).
> C’est la quantité de ces acides aminés qui apporte la qualité de la protéine et sa valeur biologique.
Après l’eau, les protéines sont le constituant majeur du corps (20 % de l’organisme). Elles ont un rôle à la fois structurel (os, muscle, peau, tendons, ligaments, collagène…) et fonctionnel (enzymes, hormones, anticorps…) et permettent d’assurer de nombreuses fonctions vitales.
Besoins (activité normale, animal non stérilisé)
- Chien adulte : 2 à 6 g de protéines/kg de poids/jour
- Chat adulte : 4 g protéines/kg de poids/jour
Attention : protéines ne veut pas dire viande !
- La viande ne contient pas que des protéines (seulement 15 à 20 %).
- Les protéines ne sont pas forcément de la viande (la gélatine contient 98 % de protéines, mais elle n’apporte pas du tout les acides aminés indispensables ; elle est pourtant largement incorporée aux terrines et gonfle artificiellement le taux de protéines de l’aliment).
Pour fabriquer et renouveler les protéines de l’organisme, le chien et le chat doivent avoir un apport suffisant en acides aminés indispensables : les protéines de muscle (viande, steak, cœur, filet de poisson) ont une composition en acides aminés proche de leur besoin, ce sont des protéines complètes, de haute valeur biologique.
La valeur biologique des protéines végétales (soja, pois, lentilles) est la moitié de la valeur biologique des protéines animales, ce sont des protéines incomplètes : même si on augmente leur quantité, il manquera toujours certains acides aminés indispensables.
> Par rapport au chien, le chat a besoin en plus d’un acide aminé particulier : la taurine (contenue en grande quantité dans la viande, le poisson ou les crustacés), mais elle est détruite par la cuisson : ne chauffez pas trop les rations ménagères et les aliments industriels doivent être complémentés (du fait des procédés de fabrication).
- Un aliment pour chien n’est pas complémenté, il est insuffisant pour un chat.
- Besoins pour le chat : 20 mg/jour.
À retenir : les protéines doivent être présentes en quantité, mais surtout en qualité.
Les glucides
Dans les glucides, il y a :
- Des sucres simples (lactose, sucre du lait, saccharose, sucre de table) : ils sont digérés et transformés en glucose, source d’énergie directement utilisable par l’organisme.
- De l’amidon (céréales, pommes de terre) : ils sont également digérés s’ils sont suffisamment cuits et utilisables comme source d’énergie.
- De la cellulose (paroi des végétaux) : c’est la fibre insoluble (non digestible) qui se retrouve telle quelle dans les selles et qui améliore le transit.
Les glucides digestibles ne sont pas nécessaires, mais constituent une source d’énergie rapide. Les glucides non digestibles ne sont pas indispensables, mais ils améliorent le confort digestif .
Recommandations (activité normale, animal non stérilisé)
- Cellulose brute : de 1 à 15 % de cellulose brute par rapport à la matière sèche. (Plus il y aura de cellulose, plus il y aura de selles !)
- 10 à 25 g de légumes/kg corporel
- Chien : 10 à 25 g de riz ou pâtes cuites/kg corporel
- Chat : 5 à 10 g de riz ou pâtes cuites/kg corporel
Les matières grasses
Les lipides ou matières grasses sont indispensables à plusieurs titres dans l’alimentation des chiens et des chats.
- Apport d’énergie : besoin du chien adulte : 10 % lipides/kg de matière sèche.
- Apport d’odeur (d’appétence) et de vitamines A, D, E et K.
- Apport d’acides gras essentiels : rapport oméga6/oméga3 =5 à 10 (les plus intéressantes sont l’huile de colza et l’huile de soja). Leur carence entraîne : poil terne, peau en mauvais état, troubles de la cicatrisation et/ou de la coagulation, troubles de la reproduction et portées peu viables.
Besoins (activité normale, animal non stérilisé)
- 5 ml d’huile de colza / 5 à 10 kg de poids corporel.
- 1 gélule de 500 mg d’huile de poisson enrichie en oméga 3/5 kg de poids corporel.
L’eau
L’eau est le premier aliment du corps (60 % d’eau dans le corps). Un chat ou un chien doit consommer environ 50 à 75 ml d’eau/kg de poids corporel par jour.
S’ils mangent un aliment sec, ils doivent boire cette quantité, s’ils mangent un aliment humide (alimentation maison par exemple), ils boivent moins, car leurs aliments contiennent déjà une grande proportion d’eau.
Le chiot et le chaton boivent 2 à 3 fois plus que l’adulte, et ce jusqu’au 2/3 de leur croissance.
Les femelles gestantes et allaitantes boivent également davantage, 2 voire 3 fois plus que d’habitude.
L’ajout de sel dans l’alimentation, en faible quantité, permet d’augmenter la prise de boisson.
Les minéraux
Les minéraux se retrouvent dans la ligne des « cendres brutes » de l’analyse moyenne (de 5 à 7 %).
Le calcium est un nutriment essentiel qui doit être présent à hauteur de 100 à 200 mg par kg de poids corporel par jour dans l’aliment du chat et du chien. Il est présent essentiellement dans les produits laitiers et les os.
Le phosphore est également un nutriment essentiel, présent de façon naturelle dans la viande et les céréales. L’équilibre d’apport du phosphore est annoncé par un rapport calcium/phosphore de 1 à 2.
Le magnésium est un nutriment important, il aide la formation des os et protège contre les infections.
> Une ration ménagère apporte toujours suffisamment de phosphore, mais jamais assez de calcium : il faut quotidiennement complémenter.
La qualité des minéraux et des vitamines contenues dans les matières premières est meilleure que les minéraux et les vitamines de synthèse.
Les autres composants
Les vitamines sont essentielles au fonctionnement de l’organisme : vitamine A, D, K, E, B12. Elles se dégradent avec le temps et selon les conditions de conservation.
Les oligoéléments sont des substances présentes en très faible quantité, mais dont le rôle est essentiel à la bonne santé de l’animal. L’aliment doit contenir du fer, du zinc, de l’iode, du sélénium, du cuivre, du chrome, du cobalt et du fluor.
Ces éléments constituent également la qualité de l’aliment et en justifient le prix.
Quel aliment choisir ?
Les croquettes idéales contiennent donc :
- Des protéines de muscle en forte quantité (environ 26-30 %). Le premier ingrédient de la composition est une viande de bœuf, de poulet, de canard ou un poisson.
- Une complémentation en taurine pour le chat.
- De l’humidité (8 %).
- Peu de fibres (2-3 %), peu de sucre.
- Des lipides avec des acides gras essentiels (16-18 %).
- Un rapport calcium/phosphore de 1 à 2 (calcium 1,3 %, phosphore 2 %).
- Des oligoéléments.
Un aliment « au goût de… » contient moins de 4 % de cet ingrédient !
Un aliment « au…. » contient de 4 à 14 % de cet ingrédient !
Un aliment « riche en… » contient de 14 à 26 % de cet ingrédient !
Alors maintenant, prenez vos sacs de croquettes et lisez les petites lignes pour pouvoir comparer !
Les informations données ici concernent les aliments pour animaux en bonne santé. Il existe des aliments diététiques, qui s’inscrivent dans le traitement de certaines maladies comme l’insuffisance rénale chronique, les allergies alimentaires, etc.