Dans des conditions habituelles, l’acquisition de cette aptitude se fait lors des jeux entre les chiots de la portée, sous le contrôle de la mère ou de tout chien adulte équilibré et vacciné.
Idéalement c’est un chien qui assure la communication nécessaire pour que le chiot « apprenne à s’arrêter », ceci entre 4 et 12 semaines, lorsque son système nerveux termine son développement. À 3 mois au plus tard, il doit savoir se calmer seul, et attraper avec la gueule sans serrer. Si vous pouvez mettre votre chiot en contact avec un chien, laissez-le contrôler la situation sans intervenir, observez comment il s’y prend pour pouvoir ensuite imiter ses attitudes.
- L’acquisition des autocontrôles est le fondement de tout comportement social du chien, et leur apprentissage est donc indispensable avant toute vie sociale de l’animal.
- Le chiot passe ainsi du stade « tu me touches, donc je crie (ou je te mords !) » au stade « tu me touches, je n’ai pas mal, donc je ne crie pas ».
- Le défaut d’apprentissage des autocontrôles conduit toujours à un état pathologique, qui peut présenter 3 formes (hyperactivité, peurs paniques, nervosité excessive permanente).
À 3 mois, le chiot doit parfaitement se contrôler. À 6 mois ça ne sera plus possible : il convient donc dès maintenant de lui apprendre à se contrôler !
Comment faire ?
- Il s’agit d’apprentissage, d’éducation, et non de punition ou de soumission. Lors des manœuvres vous devez être aussi calme et constant que possible afin de bien contrôler vos messages et leur cohérence, et assurer une bonne compréhension par le chiot : l’objectif est de lui apprendre le calme et la maîtrise de soi, donnez-lui l’exemple.
- Lorsque le chien commence à s’exciter dans le jeu, ou à mordre trop fort, avant de ressentir de la douleur, poussez un cri retentissant « aïe ! » ou « non ! », qui doit bloquer le chiot, puis basculez-le sur le dos, maintenez-le fermement avec souplesse, sans parler ni le regarder. Ne tenez pas compte de ses cris éventuels, immobilisez-le jusqu’à ce qu’il se détende (voire s’endorme…), puis retirez doucement vos mains, sans le stimuler, et cessez toute interaction pendant 5 minutes.
- Cette manœuvre doit être effectuée au départ 20 fois par jour, par chaque adulte de la famille. Plus la détente est obtenue rapidement, moins on a besoin de le faire, l’ordre sec « non ! » assurant progressivement le rôle de signal d’arrêt (parfois même le chiot se couche spontanément en l’entendant…).
- Si le chien aboie exagérément, ou s’accroche aux vêtements, saisissez son museau en arrière de la truffe (lorsque la mère procède à cette manœuvre, elle saisit le museau entre ses dents), et, sans prononcer un mot, serrez-le jusqu’à ce que le chiot gémisse. Lâchez dès le cri du chiot (il le fera bien avant d’avoir mal), et cessez d’interagir avec lui quelques minutes.
- Faire jouer le chiot avec un chien adulte éduqué et équilibré.
Que faut-il éviter ?
- Éviter les jeux de balle ou tout objet roulant, ils entretiennent l’excitation ; préférer des objets qui s’immobilisent, imposant au chiot un ajustement de ses gestes.
- Interdire tous les jeux de tiraillement, où chacun des partenaires tire de son côté : le chiot apprend à serrer plus fort, c’est l’opposé de notre objectif.
- Dans les jeux de rapport d’objet, ne saisissez pas l’objet et ne poursuivez pas le chiot, le jeu ne continue que s’il arrive à lâcher l’objet spontanément.
- Ne le laissez pas mordre sous prétexte qu’il « fait ses dents », il peut mâchonner des objets appropriés et non vos bras ou vos vêtements…
- N’attendez pas que le chien apprenne spontanément en grandissant : plus il est âgé, plus l’apprentissage est difficile !
- Évitez de vous mettre en colère, punir, crier ou frapper : cela augmente l’excitation du chien.
Une fois que le chiot a appris à se contrôler, il peut se coucher sur le dos immobile pour indiquer à son partenaire qu’il accepte son autorité, ceci s’appelle une posture d’apaisement ou de soumission, et constitue un code connu de la majorité des chiens ; ainsi votre chiot saura éviter de provoquer un autre chien, et reconnaître un chien qui utilise ce message. La capacité à émettre ces signaux est un élément fondamental de la communication et de la hiérarchie canine.