Les néoplasmes cutanés sont fréquents chez le chien ; des tumeurs variées sont rapportées (mastocytomes, carcinomes, …) parmi lesquelles les lymphomes épithéliotropes (mycosis fongoide) ou non épithéliotropes. Les signes cutanés classiques sont des nodules ou des plaques, parfois ulcérées. Toutefois d’autres présentations cliniques sont possibles, comme illustré dans ce cas clinique.
Il s’agit d’un chien West Highland White Terrier de 12 ans, présenté pour un prurit évoluant depuis plusieurs mois, rebelle aux traitements mis en place antérieurement (antibiothérapie, corticothérapie, ciclosporine). Le chien est référé pour un diagnostic allergologique différentiel.
A l’examen clinique, l’état général est bon. Les lésions dermatologiques regroupent un érythème, un squamosis et des lésions généralisées, surtout marquées sur l’abdomen. Il s’agit de plaques arciformes, bien délimitées, en relief, érythémateuses.
La cytoponction montre des cellules atypiques, avec de nombreuses anomalies nucléaires, évoquant des lymphocytes. L’examen histopathologique après biopsie cutanée sous anesthésie locale confortera l’hypothèse néoplasique (lymphome cutané). Un traitement de chimiothérapie sera refusé par le propriétaire.
Ce cas illustre le grand pléomorphisme des tumeurs cutanées chez le chien. La présence de lésions arciformes en relief devrait alerter le praticien car il semble que cette présentation lésionnelle soit assez typique du lymphome au moins dans notre expérience.
Face à des lésions prurigineuses chez un chien âgé ne rétrocédant pas à un traitement bien mené, des biopsies cutanées méritent donc d’être systématiquement réalisées.